Le temps s’immobilise
Déjà plus de 4 mois que nous sommes aux Marquises
C’est si peu
C’est en « vie » qu’on aimerait compter.
J’en aurais bien passé une entière aux Marquises.
On n’est pas encore parti qu’on parle de revenir…
Et pourtant on n’aura pas fait grand-chose…
Après le petit tour dont on a parlé dans l’article précédent, nous sommes descendus sur Ua Pou
Le relief découpé le plus caractéristique de l’archipel
Cette île ressemble bien au château magique ces dames les Marquises
Mais le mouillage principal est bien bousculé par la houle du nord lorsque nous y séjournons et ça nous parait trop inconfortable pour élire ici notre domicile pour les 3 mois de scolarité qu’on a promis aux enfants.
C’est bien dommage, car cette île semble vraiment magique, non seulement par son relief mais aussi par l’atmosphère qui s’en dégage.
Ramassée sur elle-même, peu accessible aux voiliers, on aurait bien tenté l’aventure à Ua Pou
Mais c’était si facile à Nuku Hiva, on a choisi la facilité
Une grande île
Une grande baie magnifiquement accueillante
De grands plateaux boisées
Dégringolant dans de multiples vallées secrètes, se terminant en échancrures de la côte cachant des mouillages magnifiques.
Tout un programme pour une escale de longue durée
Nous sommes donc arrivés le 23 décembre 2008 à Taiohae, capitale administrative de l’île Nuku Hiva et de toutes les Marquises.
Le temps de passer à la poste restante et chez des amis (Roland et Françou) récupérer les colis de Noël…
Et voilà
Noël est fini
Nous sommes le 20 mars
Et nous quittons les Marquises cette semaine…
Le plus important pour nous était de scolariser les enfants afin qu’ils reprennent contact avec la vie sociale de leur âge.
Ce fut réussi, peut-être au-delà de nos espérances, car les voilà qui nous en veulent de bouger à nouveau, surtout Paco qui nous lance texto :
- « Je veux bien bouger et voyager, ou bien m’installer quelque part, mais pas voyager en s’installant 3 mois , c’est trop ou pas assez. On a le temps de se faire des vrais copains et on les quitte… »
Marin est moins dur avec nous, plane toujours un peu, ça aide.
Et puis les couillons de parents aiment se rassurer un peu, rapport au niveau scolaire de leurs enfants : ça va bien. On peut donc continuer de faire l’école sur le bateau…
Bon, on s’en veut un peu, alors on leur a promis de tout faire pour rester sédentaire 1 année entière la prochaine année scolaire…
En tout cas merci aux enseignants de Taiohae pour avoir si bien accueilli nos enfants oiseaux de passage…
En vrac, voila quelques petites scènes de notre parenthèse de Nuku Hiva
Le départ à l’école
6h30 du matin, (le jour se lève vers 5h30), les cours démarrent à 7h00.
Paco ( en 5ème) rame dans le petit matin, passe devant nos amis de la « joline »
Il saute sur son vélo, longe la mer, fait le tour de la baie et arrive à son collège.
De la cour, il voit encore Tiloune.
Marin (en CM2) démarre un peu plus tard, 7h30, avec les autres enfants du mouillage qui sont tous en primaire.
Une annexe s’occupe du ramassage scolaire, avec l’école à 5 mn du petit quai
la vie est trop facile à Taiohae
Le vendredi, c’est journée marquisienne, on s’habille mieux
Et les WE, et bien on part en WE, avec ou sans Tiloune…
Vers le sommet de Nuku Hiva
ou le « grand Canyon »
( on trouve tout à Nuku Hiva)
Ou bien quelques bords sur Tiloune
Souvent avec les « joline »
Pour quelques uns des plus beau mouillages des Marquises
Anao, au Nord Est de Nuku Hiva, un mouillage qui nous ferait presque oublier que l’eau des Marquises n’est pas la plus belle du monde.
Dans le milieu de la plongée, on dit que l’eau est « texturée »
Une jolie formule pour laisser entendre que ce n’est pas clair clair sauf certains jours exceptionnels où tout d’un coup le plancton laisse la place à la transparence, mais c’est rare.
C’est ce fameux plancton, venant des froids courants du Chili, des Galápagos et arrive jusqu’ici, qui fait la poissonneuse richesse des Marquises.
Tout ça pour dire qu’on n’a pas beaucoup plongé aux Marquises et qu’on s’est surtout consacré aux paysages aériens végétales et minérales.
De ce coté, on n’est pas en reste
Et au-delà des WE il y a eu des vacances où, malgré notre bout du monde, on a eu la chance de retrouver de la famille…
Comme Denis, Sophie et Loïc qui, aussi loin puissions-nous être, arrivent encore à nous retrouver.
Et les vacances de février ont coïncidé avec une mission à Ua Uka de notre désormais mondialement renommée ornithologue de choc Lucie Faulquier qui cumule les difficiles fonctions de nièce et de cousine…
Cette fois la mission de dératisation de l’îlot de Teuaua a été rondement menée par l’équipe de professionnels qu’on a pris soins de suivre à la trace
Sous l’étroite surveillance des raies mantas et des sternes fuligineuses qui tournaient autour de l’îlot, l’équipe de l’association d’ornotholgie polynésienne Manu avec l’appui des chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et de l’INRA, ont effectué une étude et une éradication des rats.
Vous imaginez bien que ce genre de capture suivi de dissection du ratus du pacifique ne pouvait que passionner Marin et Paco
Encore merci à Lucie et son équipe de nous avoir si chaleureusement ouvert la porte, pas de la connaissance car on n’a pas tout compris, mais disons, la porte de ceux qui savent…
A part, l’école, les WE et les vacances, il y a eu tout le reste,
Tennis, cours de percu, accordéon, et même saxo car on a eu le bonheur de rencontrer une équipe de musicos vraiment très très très accueillants.
les petits bricolages de chacun
Paco fait son 1er voilier et nous nous lançons dans les modifications d’aménagements de Tiloune afin que les garçons passent à l’arrière chacun dans leur cabine et que nous nous installions à l’avant
La maquette navigue et le déménagement vient de se terminer, c’est une nouvelle aire qui commence sur Tiloune
Pour finir, Paco, que la chasse aux coqs obsède depuis notre arrivée, a réussi à en attraper un dont il a lui-même coupé le cou. Excellent ! le coq sauvage !
Il est temps maintenant d’appareiller,
Pourquoi maintenant ?
D’abord, c’est la fin de la saison des cyclones, et puis tout simplement parce que la bande à Bébert (voir article précédent « Guadeloupe, le coin des amis), nous attend à Fakarava (Tuamotu) le 5 avril !
Après avoir beaucoup hésité, nous avons effectivement décidé de quitter les Marquises pour replonger dans l’eau cristalline des lagons.
« Quitte à s’emmerder la vie à vivre sur l’eau ; qu’on puisse au moins s’y plonger sans hésiter» a dit Maï.
Autant elle que moi avons eu des opportunités de boulot ici, et à vrai dire on ne s’y attendait pas…
Nous partons un peu à reculons, attiré par un nouvel ailleurs mais avec le regards vers les Marquises
On n’est pas encore parti qu’on parle de revenir…
Qu’il est beau le temps des Marquises
Lorsqu’il s’immobilise
Ce WE du 22 mars était notre dernier WE, et nous l’avons fêté dignement dans le petit mouillage de Oumi.
6 voiliers (Joline, Mas a fuera, Kirikou, Rierol, Moe moea et Grand bleu) avaient fait le déplacement se joignant aux quelques amis marquisiens (Hervé, Lisette, Robert…).
La soirée s’est prolongée jusqu’au dimanche après-midi, au son des youkoulélés et des chansons de Moétaï...
Lundi 23 mars, les enfants faisaient leur dernière journée d’école et furent couverts de cadeaux et de signe d’amitié en tout genre…
Beaucoup d’émotions dans ce départ
Nous faisons donc route vers les Tuamotus,
Pas trop d’internet par là-bas mais donnez-nous quand même des nouvelles, d’ici qu’on trouve un réseau…
"Si Dieu veut" nous serons vers Tahiti en début juillet
On vous embrasse fort
dodo
Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -