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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 16:11

    carte global copie

Ce Voyage en voilier s'est déroulé de Janvier 2008 à Août 2011

Partis de Martinique, nous remontons les Petites Antilles, puis les grandes (Haïti, Cuba)

Nous passons Panama en juillet 2008

Equateur, Galapagos, Marquises jusqu'en mars 2009

Tuamotu puis les îles de la Société pour l'année scolaire 2009/2010

Nous quittons la Polynésie Française par Maupiti et Mopelia en juillet 2010

Les Cooks, les Tonga, Les Fidji et la Nouvelle Calédonie jusqu'en mars 2011

Puis le Vanuatu, la Papouasie, et l'Indonésie, avant d'atterrir à La Réunion en fin août 2011

Vous avez accès à tous les articles de ce voyage, ci-dessous :

FIN DE VOYAGE ET RENTREE SCOLAIRE

TIMOR, KOMODO, LOMBOK, BALI...

Un Grand Merci !

Papouasie Nouvelle Guinée

VANUATU

Nouvelle Calédonie

DERIVEUR LESTE A VENDRE A NOUMEA

Accident de parcours

FIDJI

Au Royaume des TONGA

escale à PALMERSTON puis à NIUE

MAUPITI MOPELIA

Départ de Huahine et cap à l'ouest

Bonne Année 2010 de Huahine

TUAMOTU écrit par les enfants

TUAMOTU TAHITI HUAHINE

Juste un mot entre Marquises et Tuamotu

Aux Marquises...

Premières impressions des Marquises

juste quelques mots au fil de l'eau

TRAVERSEE, Suite du journal de Maï

TRAVERSEE, le journal de Maï

Galápagos avant le grand Galop

de Bahia aux Galapagos

Ca y est ! on a la pièce!

EQUATEUR

De Panama vers l'Equateur

PACIFIQUE

Maï, depuis les San Blas

Traversee et iles San Blas

CUBA

Haïti

Dernier article avant les GRANDES antilles

Petits plaisirs aux petites Antilles

Guadeloupe, le coin des amis

Ile de la Dominique

petites nouvelles sans importance

ON PART DEMAIN !

Création du Blog et Présentation

 

 


Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 20:15

Vendredi 19 août 2011, ile de la Réunion.

Marin vient de se faire happer par le bus de ramassage scolaire, pour son premier jour de collège.

Paco, c’était hier, le lycée.

Et Tiloune a eu la bonne idée d’atterrir à la Réunion, l’avant-veille, après 25 jours de navigation avec une escale à Cocos Keeling.

Un peu hébété, un peu décalé, je flotte, encore…

 

La transition va devoir se faire doucement.

 

Ces jours derniers, l’océan infini, l’indien,  celui du sud, celui qui bouge,  qui danse, qui hypnotise :

Ces vagues et ces houles qui se chevauchent, se mélangent, un peu désordonnées, comme les flammes d’un feu que le regard ne peut lâcher, support à toutes les rêveries.

Imaginez un peu, 25 jours devant un feu immense, avec parfois une bassine d’eau de mer sur la tronche qui vous ramène à la réalité, plutôt fraîche.

Le grand lavage océanique s’est opéré, je me sens redevenu poreux au monde qui m’entoure.

 

Je vous raconte :

Nous avons quitté Bali le 16 juillet, Anouk, Joël et moi.

Début de nav parfaite, vent faible, mais vent tout de même. Soleil, mer belle et généker. Exactement ce qu’il fallait pour se mettre doucement dans le bain, sans violence.

généker

 

9 jours et 1100 milles plus tard, nous atterrissons à Cocos Keeling.

cocos keeling

Ambiance atoll corallien, île déserte, cocotiers, sable blanc et lagon bleu, magnifique. La carte postale, le fantasme du navigateur… sur papier glacé.

Disons que c’est l’ambiance, qui fait un peu « papier glacé »

Cocos Keeling est, …, disons, … , surprenante.

D’abord, nous sommes émerveillés.

jojo2

Tiloune laisse délicatement tomber son ancre sur 3 mètres d’eau turquoise et cristalline (ça va sans dire).

Quelques petits requins pointe noire, viennent nous saluer.

Jusqu’ici tout va bien.

Puis voilà les autorités australiennes. Très courtoises.

Sauf qu’on a tout faux. On n’a pas nos visas électroniques.

C’est moi.

Ma trompé.

Emmêlé dans des infos contradictoires sur ce petit territoire plus ou moins autonome, je croyais que ce n’était pas nécessaire pour cette escale simplifiée. ERREUR !

Nos policiers restent courtois, mais ils nous feront comprendre qu’on risque l’amende… faut vite trouver une connexion internet pour rattraper le coup,  faire cette demande de visa électronique, en disant qu’on est déjà sur territoire, sauf que c’est pas possible… La machine ne peut pas traiter une demande de visa si on est déjà sur le territoire… aglagla, ça sent le drame kafkaïen.

Bon, je vous passe les détails et finalement nous obtenons tous notre visa, avec quelques sueurs froides.

Tout ça pour dire aux navigateurs qui suivent : Attention ! Pensez à votre visa électronique, même pour une escale rapide à Cocos Keeling !

Tout en démêlant ce grain de sable dans la machine de l’immigration australienne, nous avons pu entrevoir la « vie » locale…

Etonnant…

Cocos Keeling est une ancienne exploitation de coprah des colonies britanniques. Une communauté malaise musulmane a été installée là depuis 1825 pour exploiter la cocoteraie pour le compte de la famille John Clunies-Ross.home island

Depuis, l’exploitation du coprah a été abandonnée, faute de rentabilité, et l’urbanisme est réglé à l’australienne.

Il n’y a que des fonctionnaires, pas vu de pêcheur, pas vu de marché… Etonnant !, Cocos Keeling Island.

Une île pour les Malais musulmans (Home Island), une autre pour les quelques expat australiens et touristes (West Island), et une île déserte pour les voiliers de passage (Direction Island).

Tout est bien rangé.

Interdit bien-sûr, d’aller ailleurs qu’à la place qui nous est allouée. On a de la chance, c’est la plus jolie.

Nous avons arpenté les rues désertes, tracées au carré, de Home island, nous avons été boire au pub de West island, et nous avons regardé les poissons à Direction Island.

Puis nous regagnions avec plaisir notre mouillage désert devant notre île déserte.

Le 4ème jour, 3 bateaux sont venus mouiller tout près de nous…

Ils ne sont pas venus nous dire bonjour. Nous non plus…

Nous sommes partis, après nous être acquitté, bien-sûr, des frais de stationnement (8 € par jour).

Cocos Keeling ; voilà qui donne un avant goût des mouillages du bout du monde tel que le monde nous le prépare, peu à peu…

On aime, ou on n’aime pas…

 

Le 30 juillet, après 5 jours d’escale, nous remettons le cap sur la Réunion. 2500 milles. Avec option d’arrêt possible à Rodrigues qui se trouve à 2000 milles. Pas de terre d’ici là.

La météo annonce du vent, mais on va se fjoel ciréaire un peu surprendre par un temps assez rude.

Dès la première nuit, 35 nœuds de vent établis, mer déferlante et pyramidale, chocs sur la coque, pont submergé fréquemment, personne n’arrive à dormir.

Le lendemain, temps gris avec nombreux grains. 30 nœuds de vent rafales à 35. Pluie, moral moyen, mer confuse. On arrive à peine à dormir par petite tranche de  10 mn…

Ca va durer comme ça 5 ou 6 jours, avec parfois une accalmie, qui dure une nuit où le vent se stabilise à 25 nœuds et la mer s’organise un peu.

Le 6 août, je notais encore sur le journal de bord :

« A 4 heures ce matin, grain violent, mer de travers, pont souvent submergé…

Puis à midi, le soleil revient, le vent est toujours fort et la mer très formée, mais ça mouille moins. Reste 900 milles pour Rodrigues. 160 milles en 24 h . La météo annonce de bonnes nouvelles, on n’aura peut-être pas d’autre front froid d’ici Rodrigues… »

La deuxième moitié du parcours Cocos Keeling / Rodrigues se passe beaucoup mieux.

anouk sourire

Le soleil est souvent là, l’alizé se stabilise de plus en plus, avec quand même un temps à grain parfois virulent. On ne peut pas trop se plaindre, il est vrai que nous sommes en plein mois d’août dans l’océan indien…

Suite aux mauvaises conditions du début, je commence à réaliser la chance qu’on a de retrouver du beau temps.

Le 12 août, nous sommes en vue de Rodrigues, la météo continue de s’annoncer bonne pour les 5 jours à venir. Je décide de continuer direct, et je fais l’erreur du voyage.

Je ne mesure pas la déception de mes amis qui visaient Rodrigues comme une évidence, depuis le temps qu’on se disait, dans le mauvais temps, "vivement Rodrigues ! "…

Des raisons de ne pas s’arrêter, je peux m’en servir un wagon, mais là n’est pas la question. On aurait dû s’arrêter.

Voir Rodrigues disparaitre dans le sillage, cette nuit là, a plombé l’ambiance. Acte manqué. Mea culpa.cerf volant

Anouk et Joël, mes amis, mes bons amis, ne m’ont pas balancé par-dessus bord et m’ont même aidé à réaliser mes derniers délires de prises d’images.

On a profité du beau temps annoncé pour lancer le cerf-volant à plusieurs reprises

Merci les amis, les bons amis !

 

Et le  16 août au matin, Tiloune embouque la passe du port de la pointe des galets - ile de la Réunion.

marin a l'arrivée

Les enfants sont là pour l’accueillirpaco arrivée

arrivée au port

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà la fin d’un voyage.

 

Titouan Lamazou disait un truc qui me plait bien, un truc du genre :

S’il existe 3 grands bonheurs, ce pourrait être :

Partir, Revenir, et tout revivre dans un dessin.

Il me reste maintenant à me mettre à mon dessin… qui sera animé, je crois.

J’ai bien l’intention de faire revivre ce voyage en film, petit à petit, depuis le début et par épisode.

Il est possible que je le fasse partager à travers ce blog qui va donc continuer sa vie.

Mais doucement, doucement, j’atterris…

Je redécouvre la Réunion, que nous avons quittée il y a 11 ans et des tonnes de souvenirs refluent par vagues déferlantes sur houle résiduelle croisée.

Je n’avance pas, toujours en arrêt sur chaque détail qui se rattache à un lambeau de mémoire lointaine. A peu près au même rythme que l’endormi découvert par les enfants au fond du jardin…

marin endormi 2

endormiendormi gp

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A bientôt et merci pour tous vos petits messages en direct ou en commentaire. Maintenant que nous avons internet à la maison, je vais être un peu plus réactif… bientôt…

Les Tiloune

 

 

PS: photos de la nav par Anouk !

 

PS2 : excusez cette précision mais j’ai appris que certains d’entre vous n’ont pas connaissance du principe de la news letter : C’est simple et ça n’engage à rien. Pour être informé d’une nouvelle sur le blog (mise en ligne des films par exemple), il suffit d’inscrire votre email à la news letter.

 

 


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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 05:48

Jeudi 21 juillet 2011

  

Un point à l’endroit, un point à l’envers, Tiloune déroule le fil de son sillage sur la grande bleue.

Déjà 5 jours qu’il a quitté Bali.

Bali land, Bali airport, l’escale choisie pour l’avion.

Maï, Marin et Paco se sont envolés… pfffuuit ! d’un coup.

 

Cœur à l’endroit, cœur à l’envers, Tiloune s’élance pour le grand large, le grand lavage.

3600 milles jusqu’à la Réunion, et pour cette grande lessive océanique, 2 bons amis (Anouk et Joël) sont venus  rejoindre le bord. Je suis un enfant gâté…

 

Pas été capable de prendre la plume à Bali, mais maintenant que la vague d’étrave a commencé son travail de pré-rinçage,  je vais essayer de rattraper le retard :

 

Je vous ai laissé, alors qu’on touchait Kupang, à Timor, Indonésie.

 

Nous n’y sommes restés que 4 jours, car les débarquements y sont plutôt scabreux. Une vieille jetée défoncée et des vagues qui déferlent à marée basse… De jour, passe encore, mais de nuit, on s’est fait quelques petites frayeurs, et c’est bien dommage de ne pas profiter des soirées dans les rues animées par les multiples petites roulottes à bouffe qui s’installent.

L’Indonésie, quant on débarque direct du Pacifique, donne une sensation de frénésie, d’animation, de speed, de bruit, de musique à donf, de moteurs, un gros délire !

On retrouve avec plaisir des marchés très variés en couleurs et en odeurs

 

marché

piments

  

Et des prix plus en accord avec notre budget…

  

Les enfants redécouvrent les plaisirs du shopping, les rues qui bourdonnent, les minibus à 2 balles (qu’on appelle les bémo) et les scooters, des milliers de scooters… ça fait rêver les jeuuuunes !

Bref, un vrai changement comme on les aime !

 

Après un dernier frisson de la déferlante nocturne en regagnant le bord en annexe, on finit par lever l’ancre, cap sur Ringa, à coté de Komodo, où on espère trouver  le fameux dragon.

Depuis bien longtemps, Marin l’a décrypté sur son encyclopédie, tout le monde à bord est très intrigué par l’animal, et un peu inquiet.

 

250 milles plus loin, avec un Paco qui assure maintenant systématiquement son quart de nuit, une nav facile dans un petit alizé ensoleillé nous mène aux abords de Ringa

 

Ringa

 ringa2

  

Après avoir fouillé le sud, un peu trop venté à notre goût, nous tentons notre chance dans un premier mouillage côte ouest (Sok Propa).

 

  

Les enfants se jettent dans l’annexe, s’approchent de la plage pour commencer l’affût.

 

enfants annexe affut 

Quelques cerfs s’ébrouent et disparaissent, un singe passe au loin. La pêche ne donne rien.

On décide de changer de mouillage, à peine plus au nord (Lehok Ginggo).

Et l’affût reprend

 affut du bateau

 appât poisson

Cette fois, on ira tirer quelques poissons sur le récif d’à côté et on va décider de présenter nos restes, attachés par un bout de ficelle à un bâton planté dans le sable :

  

 

 

 

 

 

Et l’affût continue, au bord de l’eau cette fois, nous sommes prêts à sauter dans l’annexe au moindre mouvement suspect…

 

  

    

affut caméraEt cela arrive…

bouche ouverte

 

Voilà le dragon de Komodo, 2.50m de long, qui se lève négligemment de sa sieste, s’approche de nous, tortille sa grande gueule…

 

On saute dans l’annexe, l’excitation est à son comble.

Finalement, il se remet à l’ombre puis se laissera filmer lorsqu’enfin il rentrera doucement chez lui.

  dragon 13

Ce jour là, il a totalement délaissé notre magnifique appât !

On le récupère, on lui représentera demain…anniv

 

Marin est content, et pour couronner l’aventure, c’est ici qu’on fêtera son anniversaire : 13 ans déjà.

 

 

 

marin cadeau

 

 

 

 

Et quoi trouver comme cadeau ?

Une pirogue à balancier papou, qui avait tant impressionné les enfants.

 

Pas fous, on avait prévu le coup…

 

 

  

Le lendemain, on repart à l’affût du dragon, et cette fois, notre appât, qui embaume

maintenant toute la plage, va fonctionner, mais c’est un jeune qui va se l’offrir. Et puis, il y aura aussi une vraie dispute de bébés dragons…

Et les aigles vont s’inviter au festin, et puis des cerfs viendront grignoter les arbres, et nous assistons à tout cela, soit du bateau, soit de la plage…

Belle escale

 

carte indonésie copie 

Après 4 jours à Ringa, nous mettons le cap sur Lombok, par le sud de l’archipel.

Encore une nav sympa, du vent et du soleil, comme si le Tiloune et les éléments voulaient donner le meilleur d’eux mêmes pour saluer le départ proche de Maï et des enfants.

 

2 jours plus tard, le 30 juin, nous mouillons devant le village de Pegametan, côte ouest de Gili Gédé au sud ouest de Lombok.

Pourquoi Gili Gédé ?

Un rdv, avec les amis !

annexe mimi jojo 

C’est ici que nous retrouvons Michèle et Joël nos vieux amis de la Réunion (pas vus depuis 10 ans déjà).

Beaucoup d’émotion qui se passe de commentaire.

 capu et riton

D’accord, mais pourquoi Gili Gédé ? quand même !

 

C’est Henri et Capucine (la fille d’autres vieux amis…) qui y ont monté une guest -house, superbe, avec 2 bungalows magnifiques, au bord de l’eau,

allez voir leur site, c’est le lieu dit « Madak Belo » sur Gili Gédé – Lombok, pouvez pas vous tromper…

Capucine et Henri nous ont fait profiter de leur connaissance du lieu et de la culture locale. Ils parlent bien-sûr couramment indonésien, ce qui nous a bien aidés car ici, personne ne parle l’anglais…

Ni même le français, a rajouté Marin…

 

Marin, lui,  a bien profité des connaissances de Capucine et d’Henri, car on a été à la poursuite des chercheurs d’or, et alors là, c’est la conquête de l’ouest, les pirates, Crocs Blanc et Charlot réunis…

staff

 

 

Pour aller plus loin dans la rencontre, on invite tout le monde à faire un peu de voile autour de Gili Gédé, ainsi que le staff de la guest-house qui nous montre qu’il sait aussi bien barrer un yacht qu’un sampan indonésien.

 pirogue sous voile

 Ils ont été très fiers de gratter le sampan de leur copain qui passait par là, nous aussi d’ailleurs.

Voilà donc encore un nouveau type de bateau que Paco va immédiatement étudier de près pour en commencer une nouvelle maquette, évidemment.

 pirogue plage

Joli mouillage tranquille, avec vue sur le Gunung Agung, le volcan le plus vénéré de Bali, juste en face de Lombok.

couché sur bali

Imaginez l’appel du muezzin  là-dessus et vous y êtes.

 

Le 5 juillet, nous traversons le détroit de Lombok avec Joël et Michèle,  on est assez impressionnés par le courant traversier qu’on subit, ainsi qu’une zone très déferlante malgré le manque total de vent.

3 à 4.50 m de creux pour Michèle (comptez 2 à 2.5 en langage courant)

déferlante 

michèle2 

 

 

 

 

 

Mais Michèle assure grave, même pas peur !

 

Et puis ce fut Bali.

 

Bali marina d’abord, avec les avions qui font qu’on ne s’entend plus (mais on va pas se plaindre, c’est pour eux qu’on est là…)

 

anouk

Nous accueillons Anouk, équipière de choc, qui assure « tous » les convoyages du Tiloune depuis 2005.

 

Voila, le nouvel équipage est là.

C’est le bonheur !

Et là, tout va aller très vite…

Tous ensemble, nous quittons Tiloune pour les rizières.

 

Du coté d’Ubud, pour commencer.

 

 

 

marin défilé

A Bali, ce qui va nous marquer le plus, c’est sans doute l’omniprésence du sacré, des offrandes, des couleurs et des senteurs qui y sont rattachées.

déco offrandes détail offrande

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Et puis les cerfs-volants, bien-sûr, toujours quelques cerfs-volants qui volent au-dessus de nous. Et dans la famille, on est très attachés aux cerfs-volants.

cerf volant pacovélo marin 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Les enfants vont se faire un plaisir de découvrir un artisanat qui rivalise de beauté,  de détails et de précision.

 

SCOOTEREt puis on va faire du scooter, ce qu’ils attendent depuis près d’un an (leur dernière aventure en 2 roues, à Niue, Pacifique).

Paco va piloter un scooter pour la toute première fois ! 15 ans, c’est normal !

 

Très sympa, agréable, confortable et facile, Ubud,  mais l’affluence touristique nous impose quand même de pousser un peu plus loin, dans des recoins dont les guides ne parlent pas… L’idée d’aller là où rien n’est mentionné dans le guide-book est très adaptée à ce pays.

 

Cependant, le miracle de Bali, c’est que malgré l’affluence des « lourds » que nous sommes, les Balinais restent d’égale humeur, extrêmement gentils, serviables, à l’écoute.

Le bruit court qu’ils nous considèrent un peu comme une rizière.

S’en occuper du mieux possible, la bénir à l’occasion, et récolter en toutes saisons…

Et ils s’en occupent bien, de leur rizières…

rizière2

rizièrerizière gros plan 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

case et rizièreOn a voulu en profiter jusqu’à la dernière minute, aller même jusqu’à assister aux danses balinaises, au coucher du soleil, devant le temple d’Ulu Watu, sanctuaire dédié aux esprits de la mer, à l’extrême sud ouest de l’île…

 

Et tout à coup, tout a basculé.

Samedi 15 juillet, l’aéroport, le barrage de la salle d’embarquement.

 

Coupure du son et de l’image.

 

Décollage immédiat de ma tribu et de Michèle, pour l’île de la Réunion.

 

Dimanche 16 juillet, Tiloune largue les amarres sans bruit, sans disputes de frérots…

Cap sur l’île de la Réunion.

Ca sent l’écurie…

 

 

 

 
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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 09:33

NC TIMOR 

 

Nous venons d’arriver à Kupang sur l’île de Timor.

C’est là que nous allons essayer de faire les formalités d’entrée en Indonésie…

Mais avant tout, nous traînons notre antenne de cyber voyageur…

 

Il n’est pourtant pas si loin le temps où l’on se ruait vers le guichet de la poste restante pour avoir des nouvelles en papier…

 

Connexion ? YES !

 

Un grand moment, comme à chaque escale, nous retrouvons les amis, la famille… tout ce manque, qui mine souvent l’esprit des voyageurs.

 

Mais cette connexion là, à Kupang, dans cette petite ville du fond de l’Indonésie, un peu cracra, un peu déglingue, tellement vivante, et souriante, l’Asie par son petit bout du bout du Sud Sud Est, cette connexion là, on s’en souviendra longtemps, car c’est une belle petite avalanche de messages des 4 coins de France, message de remerciements, d’encouragements, de gratitude, de gentillesse…

« Et de gens qu’on connait même pas ! »

Bref, beaucoup d’émotion à bord de Tiloune…

Et c’est très intimidé que je vais essayer de continuer à donner des nouvelles.

En commençant par ce grand merci pour tous ces petits mots chaleureux, petits mots collés… sur notre porte.



Du coup je vous raconte vite fait notre traversée :

 

Nous avons donc quitté Port Moresby le 7 juin au soir (le plus vite possible…)

 

Bonne météo, mer correcte, cap sur le fameux détroit de Torres.

 

180 milles plus loin, juste avant l’aube du 9 juin, nous reconnaissons le phare de Bramble Cay qui balise l’entrée dans ce dédalle d’ilots, de récifs et de hauts fonds.

 

Une pensée émue pour nos prédécesseurs héroïques qui trouvèrent (ou pas) leur chemin dans ce champ de mines sans l’assistance du GPS.

Je me rappelle mes derniers atterrissages au sextant des années 90…

 

Voilà un endroit que je n’aurais pas aimé vivre, accroché seulement à mon estime, et à ce soleil qui tardait toujours à venir tant on en avait besoin…

 

Désormais, c’est trop fast.

 

On a même le radar qui nous permet de vérifier que la carte électronique est bien calée par rapport à la réalité.

Conditions bourgeoises et confortables, donc, pour passer ce détroit qui se prolonge quand même sur 150 milles.

La nuit suivante, à 2 heures du matin ce 10 juin 2011, nous débouchons du canal du prince de Galles qui marque la sortie du détroit. Trop facile.

 

Après, c’est tout droit, 1100 milles, cap à l’ouest, dans la mer d’Arafura.

 

Nous avons donc quitté le Pacifique, nous ne sommes pas encore dans l’Indien…

Zone de transit de la largeur de l’Australie, c’est pas moins qu’ils nous faudra pour tourner la page.

Une page de 3 années dans le Pacifique…

Un peu de vague à l’âme, car ce genre d’océan donne au voyage des allures intersidérales, des espaces infinis où l’on rencontre des petits princes sur leur cailloux, prenant soin de leur fleur.

 

Le lendemain, un peu plus loin, dans le golf de Carpentaria, le vague à l’âme, va se faire balayer par une lame de vague un peu teigneuse.

Le vent avait fraîchi toute la journée jusqu’à un bon 30 nœuds établi par le travers et cette petite mer intérieure a vite pris des allures de Méditerranée fâchée.

Mer courte et déferlante qui recouvre souvent le pont.

 

Bref, après les longues houles allongées du Pacifique, on s’est un peu fait surprendre, le capot de la descente ouvert.

Une belle déferlante franchit le bord, aplatit et déchire la capote (qui, il est vrai, commence un peu à fatiguer depuis 6 ans), remplit le cockpit, dévale la descente...

Résultat des courses, les couchettes des enfants trempées en profondeur, et le regard interrogatif de Marin, même pas inquiet :

« heu.. papa ?, chui trempé… »

 

Voilà, c’est tout, ce sera la seule aventure de cette nav.

Mais n’empêche que c’est quand même un rien galère de se faire encore une semaine dans le mouillé, le salé, car difficile de faire sécher sur le pont sans cesse sous les embruns…

 

Oui, mais on a eu la lune, avec nous,  tout du long

Et le soleil aussi

Et le vent a molli s’orientant  plus de l’arrière

Et Paco a assuré un quart à chaque nuit sur toute la durée du parcours (finalement les enfants qui grandissent ont quelques avantages)

Et les fichiers audio de lecture de Fred Vargas nous ont tenus en haleine (merci grand jean)

 

 

nav-torres.jpgEt les matelas ont bien voulu finir par sécher

Et la capote fut vite rafistolée...

 

Une fin de nav aux petits oignons, et petite bonite.

 

Samedi 18 juin, nous embouquons le chenal entre Timor et Roti, et on mouille devant Kupang et voilà.

 

Encore une navigation qui aura assuré son rôle de sas de transition entre 2 mondes.

Les papous sont loin derrière dans le sillage qui lave, qui lave.

Nous sommes prêts, frais et dispos pour un tout autre voyage,

l’Asie, une autre galaxie.

 

marin indonésienne

 

 

Mais il  nous reste moins de 4 semaines avant le RDV fatidique de Bali.

Programme à turborétrofulgures, donc, pour Tiloune :

Rinca – Komodo – Lombok – Bali –

On vous raconte dès qu’on retrouve un internet…

 

Encore un grand merci pour vos messages

Je vais répondre tranquillement à ceux qui nous ont questionnés

A bientôt

Les Tiloune

 

   
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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 16:16

 

2-paco barre 

Un peu moins de 7 jours de navigation, un peu changeante…

Nous avons quitté le Vanuatu sous le soleil et sous généker.

Puis ce fut la grisaille et la mer qui gonfle, enfin nous contournons la pointe Sud Est des îles de Papouasie dans un venturi1-3ème ris avec des rafales à plus de 35 nœuds qui nous invite à prendre le 3ème ris dans la Grand Voile, ce qui ne nous est pas arrivé depuis bien longtemps…

 

Je vais en profiter pour me coincer le dos, et c’est donc un peu cassé qu’on va se trouver un bel abri dans les toutes premières îles des Louisiades.

Repos.

 

Il me faudra 3 jours pour retrouver mon dos et pendant ce temps là, Maï et les enfants vont commencer les premiers contacts avec les papous.

 

Ca fait drôle de dire « les premiers contacts avec les papous », tout de suite on imagine les derniers explorateurs en terra incognita. Ce fameux mot « papou » est tellement chargé d’images et de fantasmes du bout du monde.

Ne nous emballons pas, nous ne sommes pas bien loin de l’Australie et les papous des îles ont l’habitude de voir passer quelques voiliers de temps en temps, à la saison…

Nous sommes un peu en avance, c’est donc encore un mouillage désert comme on les aime…

4- mouillage 

Ici, ça va se faire tout doucement.

Pendant que je reste à bord, dos bloqué, Maï, qui est allée à terre avec les enfants, me raconte que c’est un peu différent du Vanuatu, personne ne l’aborde, personne ne vient l’accueillir, ne vient vers elle.

Ce n’est qu’après s’être posée un bon petit temps sur la plage que les gens se sont approchés.

Peu à peu, les liens se sont mis en place, visites des pirogues, visites à terre, trocs.

C’est important ici, le troc.

Nous avons franchement ressenti qu’il  fallait convenir d’échanges plutôt que de vouloir faire un cadeau.

Ils sont très preneurs d’hameçons, de fringues, de chaussures, de petites mèches à perceuse pour faire leurs colliers, et bien-sûr de riz, de sucre, de lait…

13- école 

Bien-sûr, nous avons commencé par rendre visite à l’instituteur dans sa classe unique tous niveaux

 6 -james

 

 

 

 

 

 

Puis nous avons rencontré James, qui va nous expliquer comment ils font leurs fameux colliers à base de la nacre des coquillages, longuement poncée, découpée, percée avec cette machine en bois à volant d’inertie d’un autre siècle

 

 

 

7- james travaille 

Ces colliers (les baggies) sont la base des échanges, c’est la monnaie locale. 12- stones

Ici, au fin fond des Louisiades, il n’y a pas d’argent. Tout se fait par échanges.

 

Pour les grosses transactions, ils utilisent les « stones axe », ces pierres dures et  précieusement polies qui sont, à l’origine, la lame de la hache.

Cette pierre, montée sur son manche, rappelle bien ses origines ancestrales

 

Seule la pierre est monnaie d’échange, de grande valeur,  mais en fait, on comprend que chacune de ces pierres est propriété inaliénable d’une personne. Quand cette personne confie cette pierre à quelqu’un en échange d’un service, c’est un peu comme un crédit qu’il ouvre. Il récupérera cette même pierre, quand il rendra à son tour un service, à la même personne ou encore à une autre qui serait en débit avec la dite personne… Bon, je sais pas si je me fais comprendre mais c’est assez élaboré…

On a ainsi suivi le « paiement » de la location d’une pirogue à voile :

Pour un mois de location, le propriétaire est venu chercher son règlement :

-         6 stone axes (les fameuses pierres)

-         1 cochon

-         2 grosses marmites (en terre cuite) de nourritures prêtes  à emporter

-         1 corbeille avec vaisselle et linge

Nous avons suivi la préparation de la grosse bouffe qui faisait partie de l’échange

16- prépa du kaïkaï 

  De notre coté, nous avons échangé notre vieux génois que nous gardions depuis l’équateur (2 ans et demi déjà).

Nous savions qu’il fallait attendre la fin de Pacifique pour retrouver un pays où les pirogues naviguent à la voile. Nous gardions cette voile dans l’espoir de faire un heureux.

Ce fut fait en Papouasie.

Pays des « Sailing Canot », pirogues à balancier prao

C'est-à-dire qu’il n’y a pas un avant et un arrière : le balancier est toujours au vent et la pirogue ne vire pas pour remonter au vent mais elle s’arrête pour repartir dans l’autre sens.

Vous imaginez bien que ça, les enfants, ça les intéresse beaucoup.

Donc en échange de notre voile, car il fallait un échange, Damien, le seul propriétaire d’un grand sailing canot du village, nous a organisé une balade sur le petit sailing canot pour que Paco et Marin comprennent comment ça marche...

sailing canot génékersailing canot arrive 

 

 

sailing canot de cotéLe « Sailing Canots » est fondamental pour ces gens des îles qui n’ont pas d’argent pour l’essence et les moteurs,  il participe à l’âme de cette région d’une autre planète.

sailing canot plage damien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sailing canot plage 2

tableau sailing

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

sailing canot en groupeEt puis, Raphaël nous a parlé du « ségo », une farine tirée du cœur d’un arbre. Le pays où l’on mange les arbres, il existe, c’est ici.

foret 

D’abord on se plonge dans une belle forêt

l'arbre du ségo 

 

 

Voici cet immense palmier

 

 

 

Et voici la recette :

 

Attendre 15 ans pour obtenir un arbre de belle taille

  

Couper l’arbre

 

Ouvrir le tronc en écartant les écorces de chaque côté arbre ouvert

ouverture ségo 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Battre le bois à l’aide d’un bois bien aiguisé à son extrémité

battage du ségo 2  paco bat le ségo

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien-sûr Paco n’a pas pu s’empêcher d’essayer

 

En réglant son geste au millimètre, débiter le bois en fins copeaux

battage du ségo

 tas de sciure

 

 

Puis amener la sciure obtenue, à proximité d’une rigole faite à base des immenses palmes

 

 

Presser et malaxer fortement la sciure de l’arbre avec de l’eau afin d’extraire le jus de l’arbre filtré par un linge

 

pressage du ségocanot de ségo 

Le jus s’écoule dans une rigole horizontale et fermée appelée canot

 

Laisser reposer 1/2heure

sédimentation du ségo

Après sédimentation de la poudre d’arbre, enlever l’eau,

 

portage du ségoDécouper le dépôt en bloc d’1 kg environ

Faire sécher au feu de bois une petite heure, ( pour le feu de bois, si pas d’allumettes, frotter 2 bois l’un contre l’autre pour démarrer le feu)

Emballer dans les feuilles de palmes préalablement passées au feu pour leur donner souplesse et résistance

Attacher 2 par 2 pour faciliter le transport

 

ségo sous toiture

 

 

 

 

 

Puis stocker cette farine jusqu’à un an sous la toiture de votre case

ségo assiette

 

 

 

 

 

 

Pour consommer, mettre en poudre votre brique de ségo

 

 

Mélanger avec de l’eau ou du lait de coco et faire cuire au clay pot (marmite terre cuite)

galette ségoExcellent !

 

Bon, je vous ennuie avec mes histoires, mais ça nous a tellement passionné cette histoire, qu'on n'a pas pu s'empêcher de vous raconter ça.

 

Ainsi, nous avons passé 10 jours dans ce village, de découvertes en découvertes, d’une culture aux antipodes de la nôtre, d’une gentillesse et d’une simplicité merveilleuse.

Difficile d’être plus différents et pourtant d’être si proches lors de cette rencontre.

Les papous nous ont emmenés dans leur monde, nous les avons bien-sûr invités dans le nôtre.

15- marin enfants cokpit14- marin enfants livre cokpit 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bel échange encore une fois

 

En plus il y avait de jolies collines bien dégagées et faciles d’accès pour que Paco fasse ses premiers essais de vol plané télécommandé avec sa première maquette d’avion sous l’œil intéressé des jeunes

2 jeune et lancé d'avion  paco marin avion

jeune regarde l'avion 

 

 

 

 

 

 

Tous les éléments réunis pour faire une bien belle escale

8- groupe de papou  9- bébé papou

  11- jeune papou

  10- enfants

  5- case au loin tiloune

  17- retour

Puis il a fallu partir…

 

Toujours cette date fatidique du 15 juillet à Bali ! Rappelez-vous le jeu…

Nous avons encore un fois préféré ne faire qu’une escale la plus longue possible plutôt que de butiner d’île en île le long de cet archipel qui mériterait du temps.

Nous avons donc traversé tout le reste des Louisiades d’un coup, longeant les villages

3- village de loincroisant les Sailing canot

croise un sailing canot 

3 jours de nav plus loin, nous atteignons Port Moresby, la capitale.

 

Changement de décor, nous ne sommes plus du tout dans le même pays, d’ailleurs aucun papou rencontré dans les Louisiades n’est allé à Port Moresby, faute de moyens…

 

La réputation d’insécurité nous oblige à mouiller au Yacht club, que dis-je, au Royal Papou Yacht Club.

 

29 gardiens (papous) se relaient pour sécuriser le site, au moins autant de serveurs, cuisiniers, réceptionnistes, jardiniers, tous papous.

Et encore autant de blancs lourdement attablés au resto, au bar ou vautrés dans le  lounge…

 

Les « lourds » comme on s’appelle désormais, nous les blancs (référence au film « les dieux sont tombés sur la tête 2 »)

 

Accueil liché, papier glacé, ambiance hall d’aéroport…

 

Un mot de cette Papouasie Nouvelle Guinée là, celle des mines d’or…

Tout est là, nous sommes sur le comptoir d’approvisionnement logistique des exploitations du pays. Tout l’argent  transite ici.

 

Schéma classique : les grosses exploitations minières sont financées par les occidentaux, la classe politique et son proche entourage sont gavés et le reste de la population est laissée pour compte.

On continue…On change rien…

 

Ceux qui sont restés au village s’en sortent en mangeant les arbres, ne connaissent pas la couleur de l’argent et ne sont jamais allés en ville.

Ceux qui tentent leur chance aux abords des villes ont quelques rancoeurs aux contacts de toute cette richesse inaccessible.

Normal que ça dérape parfois dans la délinquance.

Les « lourds » vivent donc dans leurs ghettos de lourds, en résidences surveillées, entourées de barbelés et protégées par des armées de vigiles.

résidence surveilléebarbelé 

 

 

 

 

 

 

 

 

On ne va pas traîner ici.

 

On est là pour récupérer notre permis de croisière et nos visas pour l’Indonésie, quelques appros, une pièce pour le régulateur d’allure à faire tourner, internet, et surtout l’expédition postale des derniers devoirs du Cned !

Ca, c’est un grand moment ! dernier colis cned ! ben oui, on en parle pas trop mais tous les matins, évidemment, c’était l’ambiance scolaire, et parfois l’ambiance « barricademai68chégevararépressiondictaturepunition » à bord…

 

Ce soir, pour fêter ça, devinez quoi ? on s’est fait péter un resto au Yacht Club, comme de bons gros lourds que nous sommes…

 

Demain, on espère bien hisser les voiles pour la dernière grande nav en famille de ce voyage :

Cap sur l’Indonésie en commençant par Timor : 1500 milles, entre 10 et 15 jours en fonction du vent.

J’essaie de mettre tout ça en ligne avant d’appareiller

 

Au fait, n’oubliez pas vendredi soir ! le 10 juin : Yathalassa !

On compte sur vous pour faire exploser l’audimat, histoire d’en remettre une couche avec les papous à la rentrée…

Bonsoir, et….

Bon vent !

dodo

 

 


Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 05:24

Vendredi 6 mai 2011,

 

Tiloune se balade depuis déjà 1 mois au Vanuatu.

Le temps passe beaucoup trop vite, et rappelez-vous notre jeu :

Bali le 15 juillet !

Il va donc falloir penser à mettre les voiles, à l’ouest, toujours un peu plus à l’ouest…

Mais laissez-moi vous raconter :

 

Nous sommes donc arrivés à Port Villa, début avril.

On ne va pas trop y traîner. Juste le temps de faire les formalités, le marché, quelques liaisons internet difficiles, quelques enregistrements de voix off des enfants pour le film pour Thalassa qui se concrétise, (on en a profité pour fêter ça avec un resto, d’ailleurs, à chaque fois que ça avance un peu, ce projet, on le fête… ça devient une manie… faut dire qu’on a bien galéré pour trouver un endroit silencieux dans la rade de Port Villa pour faire ces enregistrements, en ce dimanche ; d’abord ce fut un moteur qui passait et repassait ; on a bougé, ce fut ensuite le prieur et les chants de messe qui venaient jusqu’au micro, ça s’est terminé à la dérive en plein milieu de la rade…), fondation

 et, il faut signaler, 2 moments culturels et artistiques intenses :

 

-    la visite de la fondation N. MICHOUTOUCHKINE et A. PILIOKO

Un grand moment de délire en couleur, dans son écrin de forêt tropicale en bord de mer. Un lieu de vie d’artiste assez bluffant…

le tableau  A.PILIOKO

-   et une pièce de théâtre, mais oui, nommée « Kiwi » sous l’égide de l’alliance française, qui raconte la débrouille d’enfants ados à la dérive : en plein dans le mille pour nos ados qui grandissent malgré tout… oui, nous sommes allés au théâtre au Vanuatu !

 

Bref nous étions à la capitale !

 

Puis nous sommes montés à Mallicolo (ou Malakula, suivant les cartes).

A Port Sandwich, exactement.

D’abord, il nous fallait repérer correctement ce trou à cyclone, car je rappelle qu’avec notre timing de ouf, on triche un peu sur la saison. Nous sommes donc très vigilants sur la météo et tel un planeur qui ne partira pas en transition sans rester à portée de vol d’un terrain d’atterrissage, nous naviguons toujours avec, au coin de l’œil, un abri cyclonique dans un rayon de moins de 100 milles…

Mais, surtout, on nous avait dit beaucoup de bien des gens du coin, qui, de plus, sont francophones.

(Au cas où vous ne le sauriez pas, le Vanuatu, ex-Nouvelles Hébrides, était, avant l’indépendance en 1980, sous l’autorité des anglais et des français en même temps, un condominium, qu’ils disaient. Résultat, ici, certains villages sont francophones et d’autres anglophones…)

Et donc Port Sandwich : extra.

Les gens adorables, nous ouvrent leur porte, nous montrent comment ils vivent, ce qu’ils mangent, comment ils cuisinent…

Paco fera un coup de pêche en pirogue avec Noël,

 paco coup de peche

marin bibli

 Marin va investir le coin bibliothèque de Rock.

 

 

rock 

 

 

 

 

 Et nous, on va écouter Rock nous parler de son pays.

 

C’est un ancien de l’éducation qui s’est reconverti dans l’exportation de Kava, pour finir gardien des livres, dans son village.

Un régal de tolérance, de compréhension, d’amour des livres et de l’échange…

 

paco prépa bouffeGisèle et Hervé (le grand chef) nous feront aussi un accueil d’une spontanéité hors du commun et qui semble si naturelle ici. marin paco prépa bouffe

Dès le premier jour, nous étions dans leur cuisine à observer la confection des rouleaux de manioc dans les feuilles de choux (épinard local), cuit au lait de coco sur le feu de bois

cuisine feu de bois  

Et c’est chez Rock qu’on a suivi de près la confection du lap-lap : manioc râpé encore, cuit à l’étouffée dans les feuilles de palmes sur les pierres prépa du kavachauffées.

 

Et chaque soir, la journée se finit par la préparation du Kava

 

 

Un moment important qui clôture la journée en bonne compagnie, le Kava est toujours un moment partagé.

 

De Mallicolo, nous mettons ensuite le cap sur Pentecôte, un peu inquiets par l’aspect touristique de l’escale, car c’est là que se pratique le saut du Gaul.

Quelques tribus du sud de l’île, pratiquent  cette coutume ancestrale : s’élancer dans le vide, du haut d’une tour échafaudée d’environ 20 m de haut, une liane attachée aux chevilles, une liane de la longueur exacte permettant d’effleurer le sol mais évitant à l’homme de se fracasser…

Cela aurait inspiré le saut à l’élastique des occidentaux.

Cette coutume exceptionnelle est connue depuis longtemps des tours opérators et on a bien senti, à Port villa, qu’on nous attendrait, nous et nos gros billets…

 

Sauf que Rock nous avait conseillé un village, (que je ne nommerai pas, allez plutôt voir Rock de notre part…en lui apportant des livres…)

Au début, je le sentais pas trop ce mouillage… pas franchement abrité… mais nous avons eu de la chance avec le temps et surtout avec cette rencontre.

Nous sommes restés une semaine devant ce village.

tiloune mouillage pentecote 

paco marin rivageD’abord, il y a eu les enfants, tous ces enfants rayonnants, sur la plage, attendant que Tiloune finisse sa manœuvre de mouillage (on est  toujours un peu lent avant de se décider à laisser filer la chaîne).

 case enfants

Lorsque nous avons mis le pied à terre, ce fut un cortège à notre rencontre.

Je pense quand même que Paco et Marin y étaient un peu pour quelque chose…

Ainsi nous découvrons ce village entièrement fait de bois, de bambous déployés et de feuilles de palmes pour la couverture. L’école, aussi, construite en traditionnelle, seule l’église est en dur.

 groupe chemin

 

Une fois par semaine, le village organise le saut du Gaul d’avril à mi-juin, saison de l’igname et surtout saison de la liane pour qu’elle soit adaptée à ce qu’on lui demande.

(pour la petite histoire,  lors du passage de la reine d’Angleterre, on lui fit la démonstration malgré qu’il fût trop tard en saison, la liane cassa, un mort.)

 

A l’origine, c’est un geste initiatique symbolisant le passage de l’enfant à l’adulte.

Il semble que cela reste encore très chargé de sens pour les jeunes et les chefs coutumiers, mais cet évènement est aussi mis à profit pour récolter quelques rentrées d’argent ce qui est bien compréhensible…

 la tour

Ce matin-là, dans notre village, il y avait 5 touristes ; une famille néozélandaise et un français des Fiji. Nous qui nous croyions seuls au monde, on avait déjà oublié les catalogues de Port Villa…

 

Mais on a vite oublié que notre équipage doublait l’effectif touristique pour se laisser prendre par l’événement… à couper le souffle…

danses 

 

La tour a plusieurs étages.

Le jeune choisit la hauteur à laquelle il désire se lancer.

Le premier niveau sera choisi par un gamin de 11 ans…

Et tout cela, au rythme des chants et des danses…

 

 sauteur qui grimpe

 enfants sauteurssaut 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

saut 2

 paco tour du gaul

Beaucoup d’émotion pour nous et les enfants…

 

Paco ira ensuite inspecter la tour, mais aucune intention de plonger

 

 

Les 9 sauteurs ayant plongé, l’événement prit fin, les 5 occidentaux repartirent… et nous restâmes…

Apprivoisés par ce village, nous avons commencé par visiter l’école en y laissant nos derniers livres que Paco et Marin avaient sélectionnés.

Une petite école primaire qui aurait presque redonné à Maï l’envie d’enseigner… c’est dire si elle est adorable…

Mais les écoles sont toujours charmantes, après la classe…  se plait-elle à plaisanter…

 salle de classe

 

Et on eu envie de pousser un peu plus loin la rencontre.

L’idée nous est venue de proposer de présenter un court résumé de nos films à l’école. 

 Un vif enthousiasme suivit cette proposition, et nous voilà, l’ordi à bout de bras, devant 60 gamins scotchés devant le teasing des « 2 frérots autour du monde »…

Suite à cette mini « projection », Marin tenta de lancer le débat, mais faut pas rêver, tout de même. Nous venons d’une autre planète et quelles questions pourrait-on bien poser aux martiens ?

Marin ne se dégonfla pas et sans nous consulter, il invita tout simplement l’école à venir visiter notre vaisseau spatial.

On ne se dégonfla pas non plus.

 

Le lendemain, Paco organisa les navettes pour faire venir à bord une bonne cinquantaine d’enfants, dans un roulement savamment orchestré et facile à  gérer tellement ces enfants furent gentils, obéissants et respectueux…

 

La semaine est vite passée. enfants coco

 

cned

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Matinée de Cned, ne l’oublions pas,et après midi de balade à travers le village et les jardins, en compagnie d’une bonne partie des enfants du village.

 

« et ça c’est l’igname, et là le tarot, et puis là le kava… »

« tu plantes, tu coupes, tu manges »

Combien de fois entendrons-nous ce refrain

« tu plantes, tu coupes, tu manges »

« Le manioc, le tarot, l’igname : c’est pour la force »

« Les pamplemousses, les citrons, les papayes, les bananes : c’est pour la santé »

« et le cochon, le poulet, le bœuf : c’est pour l’énergie »

D’accord, donc en gros, ça va ?

Ooooh oui !  ça va !

 enfants rivière

Il y a eu quelque chose de magique dans ce village tout de végétal, dans ces jardins « tu plantes, tu coupes tu manges », au bord de cette rivière claire et vive qui se jette dans la mer, avec ces enfants qui, lorsqu’ils plongent dans l’eau, font déjà le geste auguste et inspiré du saut du Gaul qu’ils observent depuis tout petits…

Et les vieux, les grands, les majestueux arbres…

 

En quittant l’école, Paco et Marin ont accepté à leur tour quelques cadeaux symboliques de la culture locale : une petite pirogue, un sac de pandanus, et la tour du saut du Gaul, à l’échelle exacte du bonhomme playmobil… évidemment…

Ces quelques mots sont bien courts pour vous faire partager cette escale.

Je vous promets qu’on y reviendra, en film, au moins. Je l’ai promis aux enfants du village.

 petite fille

 

Et puis, et puis, il fallut lever l’ancre un matin.

 

Un petit crochet par Ambae, mais le rideau de pluie ne nous a pas permis de voir la pièce…

 

On a ensuite poussé jusqu’à Oyster Island, sur l’île d’Esperitu Santo, pour repérer l’autre trou à cyclone… On n’est jamais trop prudent.

On a surtout retrouvé un signal internet perdu depuis 3 semaines… ce fil à la patte dont nos amis de Pentecôte se passent bien… « tu plantes, tu coupes, tu manges » rappelle-toi.

 

Sinon, Oyster Island, très «  jouli », comme on dit en brousse calédonienne. Le trou bleu, tout ça, le resto aussi, fin bon… il devait y avoir encore un truc à fêter…

Mais bon, après les rencontres de Mallicolo et de Pentecôte, évidemment, c’est déjà un autre monde…

 

Et c’est ainsi qu’on se retrouve à Luganville, 2ème ville du Vanuatu, LE bled d’Esperitu Santo, pour faire nos formalités de départ… et puis le marché…

Le marché de Luganville sera un bon moyen de redescendre de notre petit nuage et de se rappeler que le Vanuatu est un pays très pauvre.

Quand on se rapproche des villes, la pauvreté prend vite des allures de misère…

On serait bien resté sur notre petit nuage "tu plantes, tu coupes, tu manges"

 

 aniv Paco

Bon ! 

là,  on fait très fort, si si, très fort !

On vient de finir toutes les appros, l’eau et le gaz oil à coups de jerrycans, (rien n’est simple à Luganville), d’expédier la séquence 9 du Cned, les galères internet pour finaliser le projet Thalassa… on se retrouve au mouillage devant un resto pour se payer la soirée mémorable des 15 ans de Paco !

Et oui, nous sommes le 7 mai,

ce soir on boit, demain, cap sur la Papouasie en passant par les Louisiades, peut-être…

 

On ne sera pas joignable pendant au moins 3 semaines.

 

En gros on n’est pas malheureux, et ce sera tout pour cette fois-ci

 

Ah oui, j’oubliais, on apprend aussi ce jour que grâce à notre équipe de choc de Pacifico Island Production, notre film est programmé sur Thalassa le 10 juin, sous le nom de « Paroles de mousses »

On pense à vous très fort, avec une mention particulièrement sensible pour ceux qui nous ont permis de réaliser nos rêves, ils se reconnaîtront.

Les Tiloune

 

 


Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 09:24

 

6 mois !

Arrivés en octobre 2010, nous quittons le « caillou » le 2 avril 2011, 6 mois !

J’y crois pas…

Bon, je sais pas comment m’y prendre pour vous raconter ça…

 

Oui, aux dernières nouvelles Tiloune était à vendre ici, à Nouméa.

Suite à notre incident de parcours, on avait dit : « plus de nav au grand large avec des enfants ! ».

Notre objectif étant de boucler notre voyage avec la prochaine rentrée scolaire de nos garçons à la  Réunion, cela faisait beaucoup de milles au large pour se demander ce qu’on ferait de Tiloune, là-bas, sur cette montagne ronde, peu propice à la navigation qu’est l’île de la Réunion.

On a donc mis en vente Tiloune…

 

6 mois plus tard, aucune piste sérieuse à part un australien qui voulait nous l’acheter (pas tout à fait le prix demandé) si on le lui livrait à Brisbane…

Bref, nous n’avons pas vendu Tiloune au prix qu’on l’estime…

Faut dire qu’on a beaucoup d’estime pour lui…

 

C’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre le chemin avec quelques aménagements :

- J’ai eu la chance de trouver un vieux téléphone satellite d’occas (c’était la 1ère condition irrrrrrévocâââââââble)

-  Les enfants ne feront pas la dernière nav de 3500 milles qui sépare Bali de la Réunion (plus de nav au grand large avec les enfants : 3500 milles c’est dans la classe « grand large »), ils prendront donc l’avion avec Maï le 15 juillet de Bali.

Voilà, c’est tout.

 

L’objectif de notre mission, (si toutefois vous l’acceptez…) c’est de rejoindre Bali avant l’arrivée du tour de France sur les champs alizés… je rigole mais c’est pas drôle, c’est court, trop court !

Parce que voilà, entre Nouméa et Bali, il y a tout un monde à voir….

 

Mais bon, c’est la vie, il y a un temps pour tout, et pour les enfants, maintenant, tout ce qui compte, c’est d’arriver à la Réunion bien avant la rentrée pour avoir le temps de s’organiser leur nouvelle vie de terrien…

Ca se respecte.

 

Du coup nous quittons La Nouvelle Calédonie, le plus tôt possible dans la saison.

En fait, on triche un peu, en partant un peu avant l’ouverture officielle de la saison. Mais on va faire attention…

 

Heu… oui… donc la Nouvelle Calédonie.. par où commencer….

 

Lifou !

C’est par là qu’on est arrivé d’ailleurs… et c’est une belle idée.

 Lifou

 

 Après avoir assuré l’aspect médical avec docteur Babette, qui nous a bien rassurés et bien assistés pour prendre le rdv nécessaire avec un spécialiste, la baie de Santal nous offre un mouillage magnifique et nous allons doucement à la rencontre de cette nouvelle culture.

 

Nous ferons la coutume (visite au petit chef avec un manou (tissu) et un billet de mille) à Chepene ainsi qu’à Dueulu et nous sommes très bien reçus. Ce geste coutumier qui rappelle le sevu sevu des Fidji nous tient à cœur : se présenter, demander l’hospitalité, reconnaissance de la terre des ancêtres, humilité, « on n’est pas chez nous », y a tout ça dans ce geste…

 

Lifou 2David et Jeannette avec leur fils Ita vont nous faire découvrir quelques aspects de la culture kanak, en commençant par la fameuse case traditionnelle conservée en pièce principale à côté de la maison plus européenne

 

 

 

 

 lifou case tv

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

lifou case marin

 

lifou couronne

 C’est incroyable comme ces cases en feuilles de cocotiers sont à bonne température (fraîche la journée, et chaude quand il fait froid dehors).

On peut même y faire du feu… car il peut faire frais en Nouvelle Calédonie…

 

 

 

 

 La nonchalance tranquille, les couleurs des robes « mission », gentillesse et écoute, on nous dira souvent de bien profiter du calme ici, avant de se plonger dans Nouméa…

 

 

lifou mission 

Un accueil très sympa de toutes parts même si au détour d’un chemin, petite anecdote du côté de Dueulu, un jeune me dira de ne pas aller plus loin car de ce côté-là les blancs ne sont pas les bienvenus : voilà qui a le mérite d’être clair et quand c’est dit avec le sourire et sans agressivité aucune, on le prend très bien.

Encore une fois, on n’est pas chez nous, et on comprend pas tout…

 

lifou case et robe

 

 pins colonaires

 

 

 

Une petite nav de nuit et au petit matin, les premiers pins colonnaires de la pointe sud du caillou

 

 

 terre rouge

 

 

 

 

 

 

 Voilà des paysages que nous n’avons pas encore rencontrés : terre rouge et pins colonnaires. 

 

 

 

 

Nous irons fouiner un peu au fond de la baie de Prony afin d’y repérer un trou à cyclone, car c’est bien durant toute cette saison que nous allons rester dans le coin.

 

terre rouge 2

 

 

NOUMEA

 kite compet

kite compet 2

 

 

La ville dynamique s’il en est sous les tropiques ! c’est là.

 

Bon, je vais pas vous faire l’article, et puis nous, le sport, doucement, doucement…

 

 

 

 

 

 

kite spectacle

 

Mais voilà, c’était sans compter Paco qui ne va pas rester insensible à quelques aspects des coutumes locales.

 

 

 

 

 

 

 

 

paco kite

Et puis à Nouméa, on va retrouver nos bons amis du Kerdonis (rappelez-vous les Galapagos etc…), et  eux, ils aiment le sport et tout ça, alors nous voilà happés par la spirale du loisir de plein air : kite surf, parapente, et même, tennis !

 

Bref, quelques jours plus tard, voilà Paco qui s’équipe

kite plage 

 Et qui se lance

kite paco 

 

Marin, moins « sport » continue d’intellectualiser sur la piraterie classique.

marin pirate parapente

Et puis, il faut bien avouer qu’il y a, à Gadji, un site de parapente, joli et facile comme on les aime pour reprendre tranquillement la pratique. On a même pu y mouiller le Tiloune devant.

parapente 3

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

parapente 2

Grâce à l’assistance technique de Zouaile, notre moniteur préféré de la Réunion, nous avons entièrement contrôlé nos vieilles rognures de parapentes des années 70 (j’exagère).

Voiles solos et biplace et tout le monde a volé !

 

Et puis à Nouméa, il y a une bibliothèque de folie… et ça, nos garçons, ils adorent…

 

Et puis à Nouméa, et puis à Nouméa, un moment il faut savoir dire stop !

C’est ce qu’on a fait en allant se ressourcer à l’île des pins.

Lieu magnifique où l’on trouve des coins déserts.

 

ile des pins

 

pêche pacoNous avons fait la coutume à Gadji (un autre Gadji…) avec le petit chef Mathieu et nous avons été chaleureusement accueillis.

fruit

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons partagé notre poisson, ils nous ont offert des fruits…

Ces petits gestes qu’on aime et qu’on ne risque pas de faire à Nouméa…

gadji enfantgadji enfants 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais l’île des pins est aussi un joli coin touristique dont nous avons profité un minimum

ile des pins 2 

tandem

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

noel kerdo

 

 

De retour à Nouméa, nous avons passé Noël et Nouvel an en famille, je veux dire, avec les Kerdonis que l’on suivait presque à chaque WE. Il faut dire que la semaine ils travaillent, alors on s’adapte à leur emploi du temps…

 noel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

kerdo sous voile

Et puis, un beau jour, cela arriva…

J’y pense, parce que nous aussi du travail, on en a eu, un travail plutôt sympa…

tournage cokpit

 

 

Je sais pas si je vous ai dit, mais on fait des films…

 

Et ben figurez-vous que pour finaliser le projet, ils sont venus nous voir !!!

 

tournage carré

 

 

Régis et Philippe de Pacifico Island Production, de Paris quoi !

t’imagiiiiiines ?

Pour 10 jours, Tiloune a pris des allures de plateau de tournage

tournage cabine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du coup, on a mis le paquet, et on leur a servi l’île des pins, bien-sûr… c’est plus près de notre histoire que Nouméa…

gadji regard

 

gadji sur pont

 

 

 Les 2 frérots se sont pris au jeu comme

des vrais pros,

 

mais cela a surtout été possible grâce à l’accueil et la compréhension des gens de

Gadji qui nous ont encore permis de  partager un petit bout de vie et que l’on remercie encore ici.

 

 

gadji bouffe

 

Mais cela n’aurait pas pu se faire non plus, sans la manière et le doigté de Régis et Philippe qu’on a découvert durant ce séjour et qui ont vraiment été top.

 

Le tournage s’est terminé par 2 événements majeurs

L’arrivée de Manon

Et celle de Vania

manon arrive 

La première c’est la fille de Maï, pour ceux qui n’ont pas été présentés

La deuxième c’est un cyclone

Aucun rapport

Juste que la première devait chasser notre équipe de tournage et que la deuxième nous les a gardés quelques jours de plus… car les avions ne décollaient plus…

Ambiance…

La marina du CNC va bien vouloir héberger Tiloune, qu’elle en soit encore remerciée !

 

 

laurent cirée

 

 

 

 

 Et c’est alors que Laurent (un ami à Nouméa, ancien de la Réunion) nous sauve la situation en nous permettant d’évacuer le Tiloune et en nous invitant à l’abri chez lui et sa fille Coline qui nous laisse sa chambre.

 laurent cyclone

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 laurent

laurent cned

 

 

 

Et c’est ainsi qu’on se retrouve au sec et que les enfants peuvent se remettre, sans mauvaise excuse à leur CNED… pôôôvres gamins !

 

 

 

 

 

 Vania ne fut qu’un tout petit cyclone

laurent en famille

Régis et Philippe purent regagner la France

et nous avons commencé nos vacances avec Manon !

 

Ne reculant plus devant rien, nous avons loué une voiture 10 jours pour faire un petit tour du caillou, avec tentes de camping, casseroles, camping gaz et tout. Les vraies vacances ! quoi.

Comme tout le monde, enfin ! comme tout le monde…

 

marin

manon paysage

 

 

Farino, Tiakan, Poindimié, Hienghène, cascades de Tao et de Colnett, Camping d’Amos, relais Point Game, Bourail… Je dis ça pour ceux qui connaissent ou qui voudraient connaître… Un bien joli tour

 

 

paco mine

 

camping

 pluie voiture

resto pluie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un peu humide parfois…

Quelques cyclones flirtent encore dans les parages, nous imposant d’être en veille permanente sur la météo, toujours prêts à redescendre en urgence mettre le Tiloune à l’abri…

gîte tv

 

 

 

 

 

 Quand il pleut  trop fort, on se paie un gîte et on regarde…. la météo…

 

 

 meteo

 

 

 

 

 

 

 

Mais bon, on arrive quand même à se la jouer touristes à chaque éclaircie

point de vue

 cocottemarche maï marin

 

 

plongeon cascade

 

 

 

 

 

 

 

dernier paysageLa Nouvelle Calédonie est un grand et beau pays qui mérite bien sûr beaucoup plus que ce petit aperçu, mais la voiture est indispensable et les « petits budgets » comme nous, sont vite limités…manon baptême

 

 

 

 

 

Manon réussira même à faire un baptême de plongée malgré la météo capricieuse avant son départ !

 

 

 

Et puis, on a fait du miel !!!!

C’est Tchip, un copain de Maï, installé ici depuis plus de 10 ans qui nous a invités à vivre un bout de sa passion pour les abeilles et la vanille…

 

miel maison

 

 

 

 

Ce fut un vrai régal de quitter à nouveau Tiloune pour le suivre chez lui et sa femme Lolita (un coin plutôt sympa)

 

 

 

  

 miel trou

 

 

 

 

Le suivre dans l’installation de ses pieds de vanille sous ombrière et autour de ses ruches.

 

Voilà qui a fait naître une nouvelle passion pour Paco : les abeilles.

 

 

 

miel bassine

Tchip nous a impressionnés en nous montrant l’art de « capturer » un essaim en plein essaimage, qu’il va récupérer dans une bassine et réinstaller dans une ruche 

 

 

 

 

miel paco

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 miel tchip

 miel ruche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 miel cadre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis désoperculer les cadres, et regarder le miel couler…

miel qui coule



 

 

Les collégiens sont sensés faire un stage en entreprise, Tchip leur aura offert une sacrée tranche de sa passion : stage coché !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis à Nouméa etc…

 

De belles rencontres de gens de mer, gens du voyage qui refont ici leur caisse de bord, voient leurs enfants grandir et peu à peu s’échapper.

Nouméa n’est pas qu’un carrefour de voileux mais c’est aussi au carrefour de beaucoup de vies de voyageurs : Il marque la fin du Pacifique à l’antipode de l’Europe.

Et après ? on va où ? on fait quoi ?

Difficile de rentrer en France quand on a goûté au miel du Pacifique…

 

Mais on entendra bien des façons de voir et de vivre ce pays.

De l’optimiste jouisseur et bien heureux qui parle de l’expérience pilote calédonienne comme d’une aventure à ne pas rater, à celui, légèrement désabusé qui y croyait et s’inquiète de la tournure que prennent les choses.

Un pays qu’on ressent un peu trop complexe ? (pour ne pas dire compliqué…)

On ne sait plus trop d’où nous sommes mais nous ne sommes pas d’ici et finalement pas fâchés de savoir où continuer et finir (?) ce voyage… ce voyage là en tout cas.

 

J’écris ces dernières lignes alors que nous venons d’atterrir à Port Villa : Vanuatu.

Nous avons quitté Nouméa comme on se l’était promis le 2 avril.

Nav de 300 milles entre les gouttes et les orages, plutôt tranquille.

On a fini quand même par 12 heures de moteur ce qui n’est jamais très plaisant.

Tiloune a trouvé un bon corps mort cyclonique (soi-disant) et j’aime autant car la météo n’est pas terrible terrible pour la semaine à venir…

En tout cas, on est reparti pour ce dernier round : Bali avant le 15 juillet !

A bientôt

 

Maï pour les photos

Dodo pour les mots

 

 

 

Rajouti de Maï pour un « petit topo technique » pour ceux que ça intéresse :

 

            -Voici les quelques « travaux » qui ont été faits sur le tiloune pendant ces 6 mois en Nouvelle Calédonie :

1) remplacement du galon (et doublage en tissu anti UV) de la bordure et de la chute du génois.

2) remplacement de la vis sans fin ( ré usinage de la pièce).du régulateur d’allure.

3)  Changement des brûleurs de la gazinière qui commence à peiner malgré tout…

4)  Reprise des points de rouille sur le pont et traitement ( acide phosphorique, convertisseur, peintures époxy et polyuréthane)

5)  Soudure d’une platine de jonction « pont – portique » côté tribord qui en avait bien besoin…

 

  Et voilà c’est tout, le tiloune est en forme !

 

 

 


Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 12:30

Joubert Nivelt Fricaud 38 pieds

Dériveur lesté de Grand Voyage

Chantier DUJARDIN

Mise à l’eau 1995 , reconditionné en 2005

Longueur :12,10m

Largeur : 3,83m

Tirant d’eau : 1,10 m / 2.45m

Acier E39 Galvanisé à chaud

Moteur PERKINS 42 CV : (1200 heures)

Inverseur HURTH HBW10

Accouplement Arbre d’hélice sur support Aquadrive

Hélice tripale avec coupe orin

Réservoir d’eau inox 2 x 300 l

Réservoir gazoil inox 2 x 160 l

Armement sécurité Complet pour 6 personnes 1ère catégorie

Balise de détresse SARSAT COMPASS  KANAD avec GPS

 

Voiles et accastillage

Génois de 2008 (très bon état)

Enrouleur FACNOR de 2008

Généker 70m2 sur emmagasineur PROFURL  de 2007 (très bon état)

Foc de route à ris, sur Etaie largable (état neuf)

Grand Voile (état moyen)

Tourmentin (jamais servi)

Mat ISOMAT de 15 m, bôme ISOMAT et tangon D80

2 Winchs HARKEN B53 2ST

4 winchs ANDERSEN ST40 et LEWMAR

Barre à roué GOIOT, Compas SUUNTO

Capote + Taud de route + grand taud de soleil + taud de pluie pont avant

 

Annexes

Annexe CARIBE 2.50m + rames et ancres

Hors Bord MERCURY 8 CV  (2008)

Hors Bord TOHATSU 2.5CV  (2005)

OPTIMIST avec son accastillage et son gréement complet

Planche à voile fun F2 (2.70m) + et son gréement complet

Planche de surf (1.80m)

Survie CL2 BOMBARD 6 places, révisé septembre 2010 (dernière année)

 

Energie

5 panneaux solaires SHELL monocristalin (2005) + régulateur

1 éolienne AEROGENE 6 (2008) + régulateur

2 Batteries « service » 220Ah + 1 batterie sécu moteur 110 Ah

1 convertisseur 220 volt 300w

 

Navigation

1 GPS GARMIN 152 avec connexion USB + 1 GPS de secour GARMIN ETREX

1 rada FURUNO 1621 Mark 2

1 pilote barre à roue AUTOHELM  ST4000

1 pilote barre franche RAYMARINE ST6002  (2010)

1 speedo loch + sondeur AUTOHELM

1 récepteur BLU SONY

1 vhf RADIO OCEAN

Sextant, tables HO249

Quelques Cartes marines papier

 

Mouillages et manœuvres

4 ancres (1 SPADE 140 Alu, 1 BRITANY 20 kg, 1 FOB 20kg, 1 FOB Alu)

(70 + 20) m de chaîne de 12 et (50+25) m de chaîne de 10

Guindot électrique GOIOT 2005

Cablôt cyclonique de 100 m de 22mm

Grandes haussières diverses de 14 à 18 mm

Drisses de secours de 10 mm

4 manivelles de Winch

2 poulies ouvrantes

 

Cuisine et sanitaire

Frigo 12 volt très basse consommation

(groupe Danfoss 2010, Condenseur à eau, grand évapo cuivre)

Four + 2 feux ENO

2 bouteilles de Gaz de 13 kg

2 éviers + 2 pompes double effet eau douce et eau de mer

Lavabo avec pompe à pied + Groupe de pression et douche (débranché)

WC LAVAC pompe Henderson et vanne 3 voies avec réservoir eaux noires 80 l

Assèchement : 3 pompes HENDERSEN + 1 pompe électrique

 

Electricité

Tableau avec disjoncteur voltmètre et ampèremètre pour contrôle de production d’énergie solaire et éolien, et contrôle de consommation.

Luminaires (LED à 80% )

Micro Chaîne JVC + 2 HP intr + 2 HP extr étanche…

5 ventilateurs basses consommation

Spot à main longue portée

 

Divers

3 jerricans d’eau

2 jerricans d’essence

Bidon étanche de survie

Moustiquaire

Windscop

Aspirateur

 

Pièces détachées et outillages

Kit PERKINS (injecteur, pompe, courroies, rotor, filtres etc..)

Feux de route,

Quelques pièces ATOMS et AUTOHELM

Emérillon enrouleur génois

Disque Winch ANDERSEN

Joints de capots GOIOT

Joint tournant d’arbre d’hélice,

Barbotin guindeau pour chaîne de 10

Pompe Henderson

Pistolet de sablage

Riveteuse et rivets

Rallonge électrique + jeu de prise internationale

Chaise de mat

Electroportatif (2 ponceuses, 1 meuleuse, 1 sauteuse, 1 perceuse)

Petit Accastillage divers (manilles, poulies, inox varié)

Visserie et boulonnerie inox

Plomberie, Electricité, Peinture

Nécessaire de voilerie

 

Plongée et pêche

1 bouteille + stab + détendeur

Palme marque tuba

2 fusils sous-marin

Ceintures de plomb

3 lignes de traîne et tout le petit nécessaire de pêche

Croc + épuisette

 

au mouillage 

au prés de l'arrière

 

 

avant d'en haut

 

carenne à l'échouage

 

à l'échouage

 

arrière d'en haut

 

au prés

arrière

sous voile au prés

vue de haut

 cokpit-arriere.jpg

 

 

cokpit et descente carré tribord

 Carré tribord

 

carré babord

Carré babord 

 

coté cuisine

 coté cuisine

 

du carré vers cabine avant

 du carré vers cabine avant

 

cabine avant

 Cabine avant

 

vue depuis la cabine avant

Cabine avant

 

vue de l'avant

de la cabine avant vers carré

 

intr

du carré vers l'arrièrre tribord

 

cuisine

du carré vers cuisine babord

 

cabine-babord.jpg

cabine arrière babord

 

cabine-tribord.jpg

 cabine arrière tribord et table à carte

 

sanitaires

Sanitaires 

sanitaires 2

 

annexe

mouillage

 

 

65 000 €  + 17% de taxe Nouméatisation = 76 000 €

soit  9 000 000 FPS

Complet en ordre de marche pour un nouveau départ

 

 


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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 07:39

 

Dimanche 10 octobre

Tiloune glisse doucement sur une mer apaisée.

Nous ne sommes plus qu’à 100 milles de Lifou, îles loyauté, notre point d’atterrissage en Nouvelle Calédonie.

C’est peut-être le moment d’essayer de raconter ces dernières heures, difficiles.

 

Nous avons quitté Savu Savu, aux Fidji, avant l’aube du 5 octobre.

Cap sur le Vanuatu.

Le vent du sud nous fait prendre l’option de passer au nord de la grande île de Veti Levu, traverser la mer de Blight pendant la nuit prochaine et attendre le lever du soleil pour passer en sécurité les récifs qui ferment cette mer, à l’ouest.

C’est pour ça que nous partons si tôt ce mardi 5 octobre, car il y a du chemin, plutôt mal pavé, entre Savu Savu et la mer de Blight.

 sortie Fidji

 

Sympa de longer le sud de Vanua Levu par le lagon.

Un petit thon jaune se fait prendre. Soleil et grand largue. Voilà une nav qui s’annonce bien.

Comme prévu, après avoir beaucoup freiné Tiloune toute la nuit, nous nous présentons à la porte de sortie nord ouest de la mer de Blight au petit matin du 6 octobre.

Nous retrouvons les eaux libres de l’océan Pacifique. 500 milles à courir, vierges de toute terre, nettoyés de tous récifs.

Image-carte-Fidji--Vanauatu.JPG

Mais le vent mollit.

Les enfants se chargent d’envoyer le généker.

Ca tient pas longtemps, les voiles claquent. Moteur.

 

Au coucher du soleil, sous voile à nouveau, on se régale de la première moitié de cette petite bonite sauce curry (nous sommes sous l’influence fortement indienne des Fidji)

Le vent de Sud Est revient doucement, puis s’installe progressivement au cours de la nuit. 1 ris, puis 2 ris dans la grand-voile, puis quelques tours au génois.

Disons que le SE reprend sa place franchement force 5 à 6 et c’est surtout la mer qui enfle vite à mesure qu’on se dégage complètement de la protection des Fidji.

Au matin du 7 octobre, Tiloune cavale entre 7 et 8 nœuds, travers au vent.

Plutôt content. Voilà une nav qui va aller vite.

 

Marin se lève, plutôt en forme, regarde la mer qui se creuse , qui se dresse un peu et bascule parfois en une belle cascade moutonneuse. Marin ne semble pas inquiet, mais pas très à l’aise car le mal de mer le menace. Il connaît, il sait quoi faire, s’allonge sur la banquette du cockpit, sous le vent, et somnole, après un léger petit déjeuner.

 

C’est en fin de matinée que Maï m’appelle.

Marin a vomi, il est confus, ne trouve pas ses mots, ses yeux partent parfois en l’air et se révulsent, et puis vient la crise : tétanie, inconscience, bave aux lèvres, yeux révulsés, ça dure sans doute moins d’une minute, mais c’est une éternité… Maï parle d’épilepsie. Nous sommes tous profondément choqués excepté Paco, à l’intérieur, qui gère son propre mal de mer sans comprendre ce qui se passe dans le cockpit.

Maï me raconte qu’elle a déjà surpris Marin cette nuit avec une petite crise de tétanie ?

Marin revient.

On pense à une hypoglycémie.

Sucre

Marin se régale mais reste somnolant.

Nous sommes à 150 milles sous le vent des Fidji. Avec ces conditions météo, il faudrait compter 3 jours de bataille pour remonter contre la mer et le vent.

Et nous sommes encore à 350 milles du Vanuatu, moins de 3 jours au travers grand largue.

On continue donc de faire route vers le Vanuatu.

Mais il nous manque un avis médical.

Pour la première fois nous regrettons le téléphone satellite ou l’émetteur BLU. Aucun bateau dans la zone pour recevoir notre VHF.

On se pose la question de la balise de détresse.

On temporise, devant l’importance des moyens que l’on risque de déclencher.

A midi, Marin mange un peu.

Début d’après-midi : nouveau vomissement et 2ème « belle » crise d’épilepsie.

Nous sommes terrorisés par l’idée que Marin puisse perdre la moindre de ses facultés en cas de non intervention :

nous déclenchons la balise de détresse.

Marin est resté "prostré" incapable de parler, comme inconscient pendant plusieurs heures.

 

Après, tout s’embrouille, en commençant par le ciel, le vent, la mer, les éclairs.

On se prépare quand même à une éventuelle évacuation. Maï prépare un sac, fringue, passeport, argent.

Je fais des appels régulièrement sur le 16 au cas où il y aurait un bateau dans les 20 milles à la ronde. Rien.

Je n’imagine pas du tout un transbordement sur un cargo par ce temps.

Ce que nous espérons c’est un relais radio afin d’avoir un avis médical.

Maï se voit monter dans un cargo (comment ? elle n’est pas claire sur les détails) qui filerait vers Port Villa au Vanuatu. Une terre, un hôpital au plus vite.

 

Ce fut une nuit de merde comme jamais.

Maï est allongée, accrochée aux yeux de Marin qu’elle a drogué par ¼ de lexomil

Un peu d’eau sucrée à chaque fois qu’il émerge. Elle ne dormira pas.

Et moi je sors tous les quarts d’heure dans cette nuit noire d’encre qui s’illumine toutes les 30 secondes par les flashs diffus des éclairs me permettant de voir la mer qui grossit encore. Ebloui aussi par le flash( toutes les 3 secondes) de la balise, sur le pont.

Et les idées qui défilent dans la tête. Le signal a dû être repéré, analysé, il va y avoir sans doute une enquête rapide pour vérifier ce signal. Je pense à mon frangin qui va peut-être se faire réveiller chez lui à Toulouse, avec la mauvaise info du jour « la balise de détresse du Tiloune a été déclenchée cette nuit… »

Tiloune est fréquemment submergé, mais rien d’inquiétant. On file 7 nœuds et l’atoms (le régulateur d’allure) contrôle la situation….

Le quartier général du système de détresse va devoir interpréter un signal qui se déplace à 7 nœuds entre Fiji et Vanuatu. Ce ne peut pas être un naufrage, j’imagine qu’ils vont tout de suite penser à l’urgence médicale.

Une nuit de merde comme jamais…

 

8 octobre, Le jour le plus glauque de notre vie se lève. Le ciel est sale et la mer pas mieux.

Pas de bateau, pas de nouvelles, on craint une nouvelle crise, on flippe sur les éventuelles séquelles qu’elle pourrait laisser.

Nous sommes encore à 2 énormes jours de la première île du Vanuatu et pas du premier hôpital, loin de là…

 

A 11 h00 du matin, la radio crachotte

Incompréhensible

Il faudra un bon quart d’heure pour établir enfin la communication, sans doute surtout pour que l’avion se rapproche, car c’est un avion, et il nous cherchait… nous, mais pas que nous, il semble que le mauvais temps ait eu aussi raison d’un navire vers le Vanuatu…

Ne pas broyer le bouton de l’émetteur VHF, garder son calme, répondre aux questions, exposer son problème. Le pilote du « COTAM 1160 » comme il ne cesse de se présenter à chaque phrase, va faire le relais entre nous et le médecin sauveteur de Noumea.

Il transmet chacune de nos réponses, attente,

pose 2 autres questions, transmet, attente,

mais que c’est bon d’attendre quand on s’occupe de nous

pilote du COTAM 1160, tu es béni des dieux…

 

Diagnostic : le malade est stable.

Mouais, quand on voit comment danse le Tiloune, on peut sourire

De toute façon, on sourit,

Bêtement, mais on sourit c’est indéniable, on se sent léger,

il n’y aurait pas de risque d’atteinte irrémédiable dans ces crises, nous pouvons éteindre la balise et continuer directement sur la Nouvelle Calédonie pour examen.

Un avion repassera ce soir pour reprendre des nouvelles…

On sourit, on rit, on s’embrasse, c’est la vie qui revient…

On va continuer à droguer Marin au lexo mais notre petit bonhomme que l’on retrouve maintenant comme un miraculé nous fait craquer…

Les nerfs se relâchent, la vie est belle et même si l’avion promis du soir ne nous contactera que le lendemain, on se sent délivré.

 

Le 9 octobre, l’avion « FOXTROT  ou quelque chose du genre » nous appelle.

A peine émus, on s’habitue vite au bonheur.

Il nous informe que nous entrons juste dans la zone où l’évacuation sanitaire hélico est désormais possible. Il nous précise qu’en cas de nouveau problème nous pouvons rédéclencher la balise et que ce signal déclenchera directement l’évacuation par hélico…

Voilà ; cette fois tout est possible, on commence même à faire des blagues.

Marin qui n’a jamais fait d’hélico se pose des questions. Et pourquoi pas une petite crise…

Les enfants se remettent à se disputer, les parents reparlent de les envoyer en pension, et pourquoi pas les faire évacuer tous les deux par hélico… la paix enfin.

 

 marin en nav

 

 

 

Nous voilà à Lifou.

Grace à l’aide d’amis de notre connexion de Nevers, nous avons rdv dans quelques jours avec le neurologue de Noumea.

C’est maintenant le temps des remises en question..

 

En tout cas, après ce qu'on a vécu, le monde nous semble merveilleusement beau.

Tout va bien donc.

A bientôt pour des nouvelles,

dodo

 

 

 


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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 06:27

    Nous venions d’atterrir aux Fidji lors de notre dernier article et nous avions plutôt un bon feeling…

Et bien cela s’est confirmé.

Je vous raconte

savu savu

 

C’est donc le 2 septembre que nous atterrissions à Savu Savu sur l’île de Vanua Levu , l’île du Nord et la moins touchée par le tourisme.

On a donc commencé par se faire plaisyacht clubir avec un bon resto indien et goûter les plaisirs de cette petite ville tranquille de Savu Savu.

 

Un vrai marché de frais varié et pas cher, un internet qui marche à peu près, une douche, une lessive, et même un yacht club, enfin vous voyez, quoi, le luxe !

 

 

Dès le samedi matin, Paco se joint au club de voile et peut enfin se donner à opti et ferryfond paco régateen se mesurant aux voileux du coin.

 

 

 

 

Il va même en profiter pour essayer un coup le laser… Bonne ambiance et bel accueil.

 

Mais l’urgence maintenant, c’est l’école, le CNED donc.

Pour cela, il faut se rendre à Suva, la capitale, qui se trouve sur Veti Levu, l’autre grosse île.

90 milles au près, pas très excitant. sur le ferryOn décide donc de se rendre à Suva en Ferry.

Beaucoup plus amusant.

 

On va donc passer 3 jours à la capitale en laissant Tiloune un peu tranquille.

 

On traîne avec nous la survie, car il y aurait, là bas, un centre de révision.

 

Le Ferry met la nuit pour rallier Suva.

 

 

 Arriver au petit matin dans un port de commerce du bout du monde a quelques chose de très romantique…

 port de suva

 

On commence par déposer la survie, qui se fait prendre en charge immédiatement.

 

survie

 inventaire survie

 

 

Les enfants ont la chance d’assister au gonflage de ce radeau, jusqu’ici demeuré un peu abstrait, avec inventaire du petit matériel du parfait naufragé.

 

 

 

Voilà qui les éclate…

 

 

détente

 

Ensuite, on a la bonne surprise de trouver à la poste presque tous les colis du CNED attendus (Bravo Bédite et Vincent !)

 

On va ainsi se permettre une immersion dans une grande ville, ce qui est d’un exotisme des plus enthousiasmants.

 

fleurs à suva

 

 Grand marché, musée, resto « de luxe » et shopping.

 

 

Dès le premier matin, à la guest house de Suva, les enfants ont droit à leur première séance de CNED, et on a la bonne surprise de constater que ça fonctionne super bien.

Limite, ça les intéresse !!! bon c’était la première séance…

Ma caméra a aussi eu la bonne idée de tomber en rade ici, à Suva, le seul endroit à des milliers de km à la ronde, où j’ai la chance de trouver un centre Sony.

On retourne donc à Savu Savu sans caméra, mais avec le CNED et une survie vérifiée… mieux.

 

bus 

 

 

De là, après quelques matinée de CNED, on va se faire une virée de 2 jours en bus, histoire d’avoir un autre aperçu de l’île.

 

 

 

 maï en bus

 

 paysage

 safran 2

 

 

 

Montagnes , fougères arborescentes, cascade, plantations de cannes à sucres, et visite de la petite ville très indienne de Labasa, et de son marché très fourni.

 

 

 

safran 1tomates 

  

  

  

  

  

 

 

 

 

 

 

 

sari

Il faut savoir qu’il y a, à peu près, autant d’indiens que de mélanésiens aux Fidji.

Et les mélanésiens que l’on découvre avec les Fidji, n’ont rien à voir avec les polynésiens que l’on a rencontrés dans tout le Pacifique depuis les Marquises.

kava au marché 

On découvre le Kava, cette racine, qui, une fois moulue sera infusée dans de l’eau froide par l’intermédiaire d’un sachet en tissu. Ca donne une boisson très traditionnelle, et incontournable, on en reparlera…

 

 

Après 2 semaines, nous constatons que le temps passe trop vite aux Fidji, surtout avec le CNED qui, désormais, cadence la journée par une vraie matinée studieuse.

Plutôt que de courir de mouillage en mouillage vers Veti Levu et les mouillages touristiques du groupe Yasawa, nous prenons l’option de nous limiter à Vanua Levu.

Nous remontons donc la côte sud vers l’est, pour nous trouver un petit mouillage isolé, un petit village, et nous poser…

mouillage mangrove 

On comprend vite que ces coins soient moins touristiques, vu la présence de mangrove qui limite beaucoup la présence de belles plages dont tout un chacun rêve.

Nous avons eu notre compte de plages longues et désertes, et la mangrove, surtout sans moustique, ça nous va.

 devant chez Enoki

 

 Mais dès le premier soir, à peine le pied mis à terre, nous sommes invités par Enoki, chez lui et les siens pour partager le Kava.

 

kava Marin 

 

Nous voilà, assis en tailleur, sur le tapis de pandanus, pour notre première leçon de Kava.

Quand le petit bol de la fameuse boisson nous est tendu, il faut claquer une fois dans ses mains, dire « Bula » et boire d’une traite le contenu.

Quand c’est bu, on claque 3 fois dans ses mains…

kava paco 

 

Goût pas terrible, mais pas affreux, mélange de terre, avec quelque chose du gingembre peut-être. Même les enfants ont réussi à boire à leur tour, sans pour autant y revenir.

Maï et moi, par contre, on y reviendra 3 ou 4 fois, et alors je vous dis pas la nuit…. Comment on a dormi….

Au bout du compte, je trouve ça bon, le Kava, moi.

Si vous voulez tout savoir sur le Kava, allez donc sur internet.

Nous, tout ce qu’on peut en dire c’est que c’est cool et qu’on dort trop bien après…

 

Le lendemain, Enoki nous fera faire le tour de son domaine et surtout de ses arbres fruitiers.

 

fruits

 

On va rentrer de la balade, les sacs remplis de citrons, goyaves, mandarines, oranges, papayes, potirons, œufs.

Le soir, c’est lui qui viendra à bord…

Il n’aura pas fallu longtemps pour trouver tout ce que nous cherchions.

marin mangrove 

 

 

Un peu plus loin, en annexe, caché derrière le rideau de mangrove, on va trouver le village.

 

 

 

 

mangroveuse

 

 

maison bagnan

Là, il s’agit de se conformer à la coutume : on appelle ça, faire Sevu Sevu.

Demander le chef du village, lui offrir quelques racines de Kava, en lui demandant s’il est possible de se balader. Il nous invite à entrer et à nous assoir, sur le tapis de pandanus.

Puis triturant les racines, il va faire une sorte d’invocation, dans son langage…

Moins d’une minute plus tard, voilà le vieux chef (car le chef est vieux, bien-sûr, sinon ça marche pas) qui nous invite à nous balader dans le village et ses alentours, nous avons sa protection et celle des ancêtres et peut-être même celle des dieux ou de Dieu, je ne sais plus…

Après cette petite séance d’ouverture, on se balade le cœur léger, les quelques villageois (il y a moins de 15 maisons) nous saluent, le sourire aux lèvres. on se sentirait presque d’ici…

 

On reviendra au village le lendemain assister au tissage du pandanus dans la salle commune.

Voilà qui nous rappelle les Tonga, à vous aussi peut-être…

pandanus 

Ainsi, on restera une semaine,

prendre son temps, ne pas bouger.

 

Dans un autre village, après un autre Sevu Sevu, c’est Wayne, 10 ans, qui va nous faire la visite.

 

source chaudepaco marin

 

Balade aux sources chaudes.

En chemin, il s’occupe de son bœuf, ce qui impressionne beaucoup Paco et Marin.

 

cheval à 3 

Le lendemain, après l’école, Wayne va tout simplement les emmener en balade à cheval. Nous sommes impressionnés par l’aisance de ce garçon en parfait adéquation avec son environnembain du cheval 1ent.

bain du cheval 2 

 

 

 

 

bain du cheval 3bain du cheval 4

 

 

 

Z’ont pas l’air malheureux, ici…

Bien-sûr, Wayne viendra passer quelques moments sur Tiloune.. bien peu de chose à côté de tout ce qu’il nous aura apporté.

 libellule

 

 

 

Notre mois aux Fidji a filé trop vite.

Nous regagnons Savu Savu pour préparer notre sortie du territoire.

 

Je fais un dernier aller retour à Suva en Ferry pour récupérer un dernier colis CNED, retrouver aussi la caméra réparée,

 

Le temps aussi pour Paco de faire une dernière session avec le club de voile.

opti 

Le temps pour Marin de goûter aux derniers plaisirs de la ville

 

marin et aceri 

 

Belle escale que celle des Fidji, avec la découverte de nouveaux peuples, véritables identités culturelles, traditions bien vivantes qui rappellent au voyageur qui l’aurait oublié que, quand on arrive, on commence par aller se présenter, demander l’accord, aux gens d’ici, de fouler leur terre.

Ce geste, qui va sans dire, mais qu’il est bon de rappeler quand même, surtout aux « citoyens du monde » que se voudraient être les milliers de navigateurs que nous sommes…

Ce geste qui débouchera toujours sur un accueil renforcé et reconnaissant, alors pourquoi se priver…

Dodo

(et Maï pour les photos)

 

   


Ecole de croisière du Tiloune - Réunion Maurice à la voile -

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